30/08/2017

L'aube sera grandiose: un roman sur la filiation, ce que l'on transmet, ce qui nous construit



          Un soir de juin, le soir de la fête du lycée, Titania Karelman, écrivain, décide d’emmener sa fille Nine pour une destination inconnue. Pendant plusieurs heures, le voyage se fait silencieusement, Nine ravalant une colère amère contre sa mère. Mais ce que Nine ne sait pas encore, c’est que Titania a décidé de lui révéler lors de cette nuit la vérité sur sa famille, sur son histoire. A travers ce tête à tête en huis clos, Titania remonte le fil de sa vie pour livrer à Nine la réalité insoupçonnée de son histoire et de celles de ses frères et de sa mère que Nine n’a encore jamais connus.

        Comme Nine, le lecteur est entraîné par Titania sans savoir où il va. Le mystère plane entièrement et ne fait que grandir l’intérêt du lecteur pour le récit. Ajoutez à cela les va-et-vient entre les flashback de Titania et cette nuit de juin avec Nine, l’ambiance est parfaitement installée et propice aux confidences. Les flashback retranscrivent à merveille l’insouciance de l’enfance de Titania et de ses frères Octo et Orion et l’insouciance de l’époque à laquelle ils ont grandi. On traverse ainsi trente ans de leur histoire familiale, des années 70 aux années 90 en compagnie de Titania, Octo et Orion et de Rose-Aimée, leur mère, qui est à l’origine de cette nuit où Titania décide de lever le voile. Au fur et à mesure que l’on remonte les souvenirs de Titania, on apprend à connaître et à s’attacher aux différents protagonistes de cette histoire. La magie opère et l’on arrive fatidiquement à la fin du récit en voulant en savoir tellement plus tout en pensant que l’on sait sans doute le nécessaire.


L’aube sera grandiose
Anne-Laure Bondoux
Gallimard Jeunesse
Septembre 2017
14,90 €

23/08/2017

Le dimanche des mères

          Alors que le couple Niven s’apprête à aller déjeuner chez les Hobday en ce dimanche 30 mars 1924 - dimanche des mères où chaque domestique a sa journée pour rendre visite à sa mère - Paul Sheringham, qui doit épouser quinze jours plus tard Emma Hobday, invite secrètement Jane Fairchild, la bonne des Niven, chez lui, pour un dernier adieu avant son mariage. Après leurs ébats, Paul doit rejoindre Emma pour déjeuner, Jane est alors seule dans la maison des Sheringham, libre d’explorer cette maison laissée vacante pour la journée.
          Récit sur l’aristocratie anglaise décadente après la première guerre mondiale, où ce dimanche des mères est le stigmate d’une tradition qui sera perdue, l'histoire nous ait raconté du point de vue de Jane Fairchild qui, on le comprendra vite, deviendra écrivain. Toute la magie de ce roman réside dans l'ambiance qui est installée: on est un dimanche du mois de mars, une journée exceptionnellement ensoleillée et chaude. La narration étire magnifiquement cette journée jusqu'à l'issue à laquelle on ne s'attendait pas et qui changera la vie de la narratrice.


Le dimanche des mères
Graham Swift
Ed. Gallimard, coll. Du monde entier
Novembre 2016
14,50€